jeudi 9 août 2012

Logement à Sept-Îles

Vous vous demandez peut-être pourquoi je vais habiter dans la maison de la mère d'une collègue de travail plutôt que de louer un appartement ou une chambre.
C'est qu'avec le Plan Nord et tous les travailleurs qui n'habitent Sept-Îles que la semaine, il y a une véritable pénurie de logement à Sept-Îles. De plus, les rares appartements ou chambres à louer disponibles le sont à des prix faramineux.
Puisque la plupart des travailleurs qui habitent Sept-Îles la semaine travaillent pour des compagnies de construction qui leur paie le logement, les propriétaires ont tendance à augmenter leurs prix de façon disproportionnée pour faire plus de profit.
Par conséquent, la plupart des chambres à louer que j'ai vues étaient soit très loin de Sept-Îles, soit extrêmement cher. Des chambres à 200$ la semaine, ce n'est pas une pauvre étudiante sans emploi qui peut se payer cela...
Le prix des logements a bien failli me faire regretter mon choix d'aller faire mon stage à Sept-Îles. Heureusement que la mère de ma collègue Bianca y demeure ! En plus, cela semble lui faire vraiment plaisir d'avoir de la compagnie. Je vous le dis, j'étais due pour partir là-bas !

mercredi 8 août 2012

Pointe-aux-Anglais

Il n'y a pas grand chose à dire du voyage de retour vers Rimouski, si ce n'est que nous avons fait un court arrêt à Pointe-aux-Anglais, que je considère comme la plus belle plage du Québec. J'y ai recueilli du sable comme je le fais pour toutes mes destinations voyages. Je l'ai ensuite comparé à ceux que j'ai pris en Jamaïque, en Écosse et aux Bahamas. Et bien, le sable de Pointe-aux-Anglais, Côte-Nord, n'a rien à envier à celui des autres !




Une visite à Sept-Îles

Au début du mois de juin, j'ai pris congé de mon travail pour aller à Sept-Îles. Je voulais rencontrer mon enseignante associée avant la fin de l'année scolaire et aussi visiter la maison dans laquelle je vais vivre pour les prochains mois.
Nous sommes donc parties en road trip mère-fille. Nous avons pris la traverse Matane-Baie-Comeau, puis nous avons roulé tranquillement vers Sept-Îles. Nous sommes arrivées à Baie-Comeau vers 5h30, mais nous n'avions pas encore faim. Nous avons donc roulé jusqu'à Baie-Trinité où nous sommes arrêtées chez Ti-Bert pour souper. Lors de notre voyage sur la Côte-Nord en 2007, nous y étions arrêtés, et nous avions bien apprécié la nourriture simple de ce petit restaurant de camionneur.
Après souper, nous avons repris la route et apprécié les paysages de la Côte-Nord. Le soleil s'est couché alors que nous étions à Gallix, c'était merveilleux. Et puis la lune ! Elle était immense et droit devant nous !
Arrivées à Sept-Îles, nous sommes allées au Couche-Tard nous chercher de quoi déjeuner le lendemain matin. Nous en avons profité pour demander les indications pour se rendre à mon école où j'avais rendez-vous avec mon enseignante associée à 10h le lendemain matin. Nous sommes allées voir où se trouvait l'école avant d'aller nous coucher dans un motel très bas de gamme. Les murs sont en carton et le plancher n'est même pas au niveau. Heureusement, on ne peut rien reprocher au nettoyage qui était impeccable.  
Le lendemain, je me suis levée tôt et je me suis préparée à la rencontre. L'école m'a fait impression dès que j'y suis entrée. L'école Camille-Marcoux est une école à aire ouverte dont les plafonds sont très hauts, un peu comme dans une polyvalente. Les enseignantes semblent généralement jeunes et motivées et le directeur, sympathique. Quant à mon enseignante associée, je me suis immédiatement bien entendu avec elle.
Comme c'est la première fois qu'elle reçoit une stagiaire, elle a un stress de performance qui me plaît parce que je sais qu'elle se préoccupera plus de mon bien-être que quelqu'un qui reçoit une ou deux stagiaires à toutes les années. Nous avons échangé sur l'école, sur le métier et sur nos attentes respectives. Elle m'a aussi fait visiter l'école et présentée à quelques élèves et professeurs. L'école m'est apparue comme un véritable labyrinthe ! Même si c'est à aire ouverte, pour se rendre au local d'orthopédagogie, il faut passer par de nombreuses portes. J'ai eu l'impression de tourner en rond jusqu'à entrer dans le local au beau milieu de l'école !
Je suis ressortie enchantée de ma visite ! Après cela, je suis retournée rejoindre maman au motel, puis nous sommes sorties nous chercher à dîner.
L'après-midi, nous sommes allées visiter la maison où je vais habiter, qui est en fait celle de la mère d'une ancienne collègue de travail. Elle tient une garderie et a deux chambres libres au sous-sol. La chambre est correct, sans plus. J'ai cependant adoré la salle de bains que j'utiliserai presque exclusivement. La dame me préparera tous mes repas, idée que j'aime bien parce que je serai très occupée mais qui me déplaît aussi un peu parce que je ne pourrai pas surveiller mon alimentation à ma guise.
Toutefois, la dame est très sympathique et rien ne semble être un problème pour elle ! Ça me fera sans doute beaucoup de bien d'avoir une telle personne dans ma vie !
Maman et moi avons ensuite parcouru la ville en voiture jusqu'à l'heure du souper. Nous avons soupé à la Cage au Sports de la marina de Sept-îles, car mon amie Michèle y travaille. Celle-ci nous a installées à l'étage, d'où la vue est magnifique. J'ai dégusté des burritos avec une bonne Corona. La vie était belle ! J'étais enfin certaine d'avoir fait le bon choix !

Mon stage IV

Vous savez déjà que j'effectuerai mon quatrième et dernier stage à Sept-Îles. Plus précisément, ça sera à l'école primaire Camille-Marcoux, en orthopédagogie finalement !

Je suis entrée dans ce baccalauréat en me voyant exercer en tant qu'orthopédagogue enseignante, mais le sort s'est acharné sur moi en me donnant des stages dans tous les domaines sauf dans celui que je pense vouloir exercer. D'abord un stage dans une classe spéciale pour troubles envahissants du développement, puis un stage au secondaire à la formation aux métiers semi-spécialisés, et finalement un stage dans une classe spéciale constituée d'enfants avec des troubles d'apprentissages de natures différentes. Sans compter le stage que j'ai abandonné, avec des troubles graves du comportement. En fait, pour mon stage III, je devais être initialement en orthopégagogie, mais mon associée est tombée enceinte avant le début du stage. L'université m'a alors placée avec des troubles graves du comportement, la clientèle qui m'intéresse le moins et qui me fait le plus peur. Finalement, j'ai dû abandonner (même si cela me faisait plaisir, ce n'était pas par choix que j'ai abandonné ce stage) pour me retrouver dans une nouvelle classe spéciale.

C'est d'ailleurs en grande partie parce que je n'obtenais pas les stages de mon choix que j'ai décidé d'aller à Sept-Îles. J'ai même inscrit sur la feuille d'inscription au stage que si l'agente de stage ne me trouvait pas de place en orthopédagogie à Sept-Îles, qu'elle devait me place n'importe où sur le territoire, même sur la Basse-Côte-Nord ou aux Îles-de-la-Madeleine s'il le fallait. Manière un peu brusque mais nécessaire de la réveiller et de la convaincre que c'est vraiment ce que je désire...

Imaginez. Avec le baccalauréat que j'ai, j'ai à peu près 80% de chances d'exercer en orthopédagogie. Si je n'avais pas eu ce stage, je n'aurais eu aucune idée de ce qu'il fallait faire. Terrible. Monter des dossiers, supporter les autres enseignantes, travailler le développement de la lecture... Ce sont toutes de terribles lacunes que j'ai encore alors que mes collègues de l'université ont déjà leur diplôme en main. Je suis immensément soulagée d'avoir le stage que j'ai, d'autant plus que mon enseignante associée m'est très sympathique.

Je ne pensais pas dire cela en parlant de mon stage 4, que j'appréhende depuis le début de mon baccalauréat, mais j'ai HÂTE !

Départ de Telus

Après près de cinq ans (4 ans et 10 mois pour être exacte), j'ai enfin quitté mon emploi chez Telus afin de partir à Sept-Îles pour mon dernier stage.

Contrairement à la dernière fois où j'étais supposée partir et où j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps tout au long de ma dernière journée, je n'ai ressenti aucune peine. Pas de pleurs, tout au plus une boule dans la gorge. Pour moi, ça, c'est un exploit. Je suis tellement sensible que j'ai pleuré à la fin de tous mes stages, qu'ils soient courts ou longs.

Je pense que cela signifie qu'il était vraiment temps que je quitte Telus et que je passe à autre chose. Tous les clients m'énervaient, parce que je savais par coeur ce qu'ils allaient me dire ou me demander juste d'après le ton de leurs premiers mots. Dire qu'avant de travailler là, j'étais la personne la personne la plus patiente au monde !

C'était devenu une routine terrible, moi qui pourtant aime bien la routine. De plus, tout avait changé : je n'avais plus le nombre de jours que je voulais travailler, je ne travaillais plus dans le même bureau, mes amis étaient presque tous partis... Bref, il n'y avait plus grand chose pour me retenir là, si ce n'est la sécurité d'avoir un chèque de paie à toutes les deux semaines.

Maintenant, j'angoisse, parce que je sais que je n'aurai pas un chèque de paie pour un minimum de cinq mois, mais au moins je relaxe à la maison et je me prépare tranquillement à quitter Rimouski. Je vois mes amis, je prépare mes boîtes et je prépare des activités de conscience phonologique pour bien débuter mon stage. Le stress de devoir me lever très tôt presque tous les matins pour endurer (c'est bien le mot) 700 clients me racontant la même chose est parti. Et ça fait du bien. Une fois la boule dans la gorge partie et embarquée dans ma voiture, j'avais presque le goût de chanter.

En fait, si ce n'était pas de mon tout dernier appel, mon bonheur serait complet...

Depuis tout le temps que je travaillais au centre d'appel, je me demandais avec curiosité quel serait mon dernier appel... Comme plusieurs, je m'imaginais envoyer au diable mon dernier client, sans vraiment croire que je le ferais. Quand même, dire le fond de sa pensée à son tout dernier client, alors que l'on a plus rien à craindre, c'est quand même tentant...

Mais même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu... Mon dernier appel a été celui d'une femme en deuil me demandant le numéro... d'un salon funéraire. Plutôt glauque comme dernier appel ! Étant tout de même superstitieuse, je me suis demandé avec angoisse si cela n'était pas un signe annonciateur d'un avenir noir. Au moins, le salon funéraire n'était pas à Sept-Îles.

Maintenant, je me dis que cela voulait peut-être dire que ma carrière chez Telus est bel et bien terminée, morte et enterrée ! J'aime mieux cette supposition.

De toute façon, le passé est le passé, et maintenant je peux me tourner vers l'avenir. Un avenir angoissant mais combien prometteur !