vendredi 9 mai 2014

Road-trip nordique, La chute Manitou et le retour à Sept-Îles

Sur la route du retour, comme mon amie tenait absolument à aller marcher dans les tourbières du bord de la route (parce que je lui avais mentionné que ça calle et que c'est épeurant), nous nous sommes arrêtées à un endroit où la route était plus large.
 
La route 138, loin à l'est
 
Heureusement, nous n'avons croisé ni ours, ni loups, mais une magnifique plaque de mousse multicolore. Et, même si j'avais peur de caler au début, j'ai fini par m'habituer à la sensation et même par trouver cela drôle.
 
 
À notre retour sur la route, nous sommes arrêtées à la halte routière d'Aguanish, qui donne sur l'embouchure de la rivière. Quelques mois plus tard, le village allait être victime des feux de forêt.
 
L'embouchure de la rivière à Aguanish
Nous sommes aussi de nouveau arrêté à Rivière-au-Tonnerre, cette fois pour aller voir la rivière. Là encore, nous avons vu du thé du labrador en abondance et en avons cueilli une bonne quantité.
 
La Rivière-au-Tonnerre
Porc-épic croisé sur le bord de la route
Comme prévu, notre dernier arrêt a été à la chute Manitou où, cette fois, nous avons fait le sentier est. Nous nous sommes extasiées devant cette chute, pensant que c'était cela :
 
La première chute est déjà impressionnante !
Mais non, le sentier se poursuivait en descendant, donnant d'abord sur cette petite plage où de minuscules roches rougeâtres broyées par la force de la chute s'accumulent :
 
La plage entre les deux chutes.
Les escaliers menant à la chute Manitou
Puis, enfin, sur la vraie chute. Mon Dieu, quelle surprise ! Cette chute est immense, sans doute plus haute et plus puissante que les chutes Niagara, et ce, en plein milieu de la nature. Pour moi, c'est beaucoup plus impressionnant. En plus, on peut s'approcher tout près de la chute. C'est effrayant, mais ça vaut tellement la peine !






 
La puissance de cette chute est telle que la bruine causée par l'eau se fracassant en bas cache la vue de la suite de la rivière. Du jamais vu, et une magnifique surprise pour la fin de ce road trip magique hors-saison touristique.  
 
De nombreux billots de bois s'accumulent au bas de la chute.
Nous sommes revenues à Sept-Îles en fin de journée. Le lendemain, j'ai reconduit mon amie à Forestville pour son retour à Rimouski. Enfin, je suis retournée à Sept-Îles, ce qui a ajouté plus de 2700 km à mon compteur !

Un road-trip nordique, Natashquan

À notre arrivée tardive à Natashquan, nous sommes allées directement au Port d'Attache pour nous enregistrer. Nous sommes parties pour une marche à la recherche du café l'Échourie, car lorsque mon amie avait appelé pour réserver l'auberge, la propriétaire avait dit que c'était le lancement de la saison touristique et que tout le village se réunissait au café.
 
Nous avons été accueillies en reines, puisque nous étions les premières touristes de l'année. Le responsable belge des activités culturelles du village nous a dit que les premiers touristes étaient les seuls qu'ils aimaient... haha On nous a présenté à tout le monde, dont au propriétaire du café, un homme de Montréal. Nous lui avons jasé un bout de temps, mais nous n'avons jamais su dire s'il détestait les touristes autant qu'il le disait ou s'il ne faisait qu'un show. Disons qu'il avait soit un humour particulier, soit pas d'humour du tout. En tout cas, dire qu'il était insaisissable ne serait pas mentir.
 
Après notre bière, nous nous sommes éclipsées, car toute cette attention qu'on nous donnait nous mettait mal à l'aise. Nous sommes revenues tranquillement vers l'auberge. Le vent était mordant et du sable nous fouettait le visage, ce qui m'a vivement rappelé l'Afrique avant les orages. Puis, comble de l'irréel, nous avons assisté à une aurore boréale, là, un 31 mai.
 
Au retour, nous avons bu notre vin et longuement parlé. Je me rappelle encore ma dernière pensée. Je commencerais le mois de juin là, au bout de la route 138, et je le terminerais encore plus au nord, en Islande. Un été extraordinaire se profilait à l'horizon.
 
Le lendemain, le temps était superbe. Nous avons pris notre petit déjeuner dans la verrière et sommes sorties sur le bord du fleuve pour prendre notre café. Le propriétaire nous a rejoint et nous avons parlé de la vie à Natashquan. J'ai reçu une deuxième invitation à venir enseigner à Natashquan, car, paraît-il les enseignants se font rares et les habitants font tout pour les attirer.
 
Mais selon ma cousine ethnologiste travaillant beaucoup à Natashquan, les enseignants sont surnommés « les étranges » et ne s'intègrent jamais réellement à la vie communautaire du village. C'est sans doute pourquoi la grande majorité repart au bout d'un an ou deux.
 
Les Galets
 
Nous avons pris tout notre temps ce matin-là, et lorsque nous nous sommes finalement décidées à partir, nous sommes allées marcher aux Galets, qui étaient encore fermés.
 
 
Un bateau transformé en maison
Puis, nous avons repris la voiture pour nous rendre au bout de la route, ce qui a été une déception, puisque aucun panneau n'en signalait la fin comme à mon voyage en 2007. La raison en était que le prolongement de la route en direction Kegaska était en construction. Par conséquent, nous n'avons rien pu voir.
La fin de la route 138
 
Au retour, nous sommes allées nous promener sur le chemin de l'aéroport pour voir la toundra, la vraie. Nous avons marché sur de la mousse épaisse et cueilli du thé du labrador en abondance.
 
Marcher dans la mousse, c'est très bizarre ! Elle se remet en place dès qu'on la quitte.
 
Un hydravion s'apprêtant à décoller sur le lac
 
Une antenne au milieu de nulle part.
 
Finalement, nous sommes reparties, car il fallait bien retourner à Sept-Îles. Toutefois, notre road trip nous réservait encore une belle surprise.

Un road-trip nordique, de Sept-Îles à Natashquan

Nous sommes demeurées à Sept-Îles un le temps que je termine mon contrat, c'est-à-dire une journée et demie.
 
Le soir de notre arrivée, nous nous sommes promenées en ville et nous sommes montées vers le Lac Daigle afin de voir la vue sur la ville. De là, on voit quelques-unes des îles de l'archipel, mais surtout, on voit à quel point Sept-Îles est une ville « plate ». En effet, on ne voit aucun dénivelé entre la butte pas très haute où nous sommes et la Baie de Sept-Îles.
 
Au loin, la Baie de Sept-Îles et devant celle-ci,
la ville que nous ne voyons presque pas tellement elle est éloignée.
Comme il ne me restait que des avant-midis à travailler, j'ai pris le premier après-midi pour promener mon amie dans les environs de Sept-Îles. Nous sommes allées au parc Aylmer-Whittom, affectueusement nommé «les écureuils» par les habitants de la ville, au barrage de la rivière Sainte-Marguerite et à Clarke City.
Au parc Aylmer-Whittom
C'est pas pour rien qu'on appelle le parc «les écureuils», ceux-ci sont partout, partout !
 
La rivière Sainte-Marguerite
Le deuxième après-midi, me sentant presque en vacances, nous sommes enfin parties vers Natashquan, notre destination finale.
 
Nous sommes arrêtées à la grandiose rivière Moisie.
 
La rivière Moisie
 
Ensuite, nous sommes allées à la chute Manitou où nous avons fait le sentier Ouest, appelé les cascades. Nous ne le savions pas, mais dans ce sentier,  nous ne voyons pas la chute même, mais les cascades qui coulent partout en périphérie de celle-ci. C'est magnifique, mais tout de même décevant quand on s'attend à voir la chute qu'on entend gronder au loin.
 
Les cascades font leur chemin partout à travers la forêt
À notre retour du sentier, l'après-midi était déjà largement entamé et comme nous ne savions pas combien de temps nous prendrait le sentier est, nous avons préféré poursuivre notre route et y revenir lors de notre retour.
 
Une partie des cascades de la rivière Manitou
Nous nous sommes ensuite arrêtées à la maison de la Chicoutai à Rivière-au-Tonnerre. Nous avons été les premières clientes du couple, qui avait ouvert ses portes le jour même. Nous nous sommes procuré des produits de chicoutai ou plaquebière, cette petite baie orangée rarissime poussant en Minganie.
 
Mon amie, très intéressée par tout ce qui touche de près ou de loin la botanique, s'est informée à propos du thé du labrador. L'homme nous a gentiment indiqué où on pourrait en trouver et comment la reconnaître, ce qui nous a sauvé, car la plante pousse souvent mélangée à une autre, toxique celle-là, qui est presque identique. Nous nous sommes donc rendues près du cimetière et nous avons fait nos premières armes en matière de cueillette de thé du labrador, même si on était définitivement hors saison.
 
Le village de Rivière-au-Tonnerre
L'après-midi touchait presque déjà à sa fin quand nous avons quitté Rivière-au-Tonnerre. Déjà, nous avions abandonné l'idée d'arriver à Natashquan pour le coucher du soleil. C'est pourquoi nous nous sommes arrêtées au Havre-Saint-Pierre pour souper chez Julie, un restaurant à l'apparence douteuse mais aux repas délicieux. J'en avais un excellent souvenir, même si contrairement à la majorité des gens qui y mangent, je n'aime pas les fruits de mer qui sont extrêmement frais et abondant au Havre.
 
Le restaurant Chez Julie.
Personne ne peut se douter de la qualité de la nourriture, à moins de connaître la réputation de l'endroit.
En sortant, nous étions complètement sustentées. Nous avons fait un crochet par la SAQ pour s'acheter une bonne bouteille de vin ainsi que du vin de chicoutai avant de reprendre la route vers Natashquan.
 
Sur la route, il y avait beaucoup de bois, beaucoup de tourbe, parfois un minuscule village. Nous avons assisté à un magnifique coucher de soleil et nous avons croisé un ours sur le bord de la route. Nous étions presque totalement seules sur la route. Oui, nous étions définitivement dans le nord.
 
Juste avant d'arriver à Natashquan, ma voiture a fait son soixante-millième kilomètre, et ce, à vingt-et-une heure pile, ce qui a valu une photo.
 
 
Dans le prochain billet, je parlerai de notre séjour à  Natashquan et de notre retour à Sept-Îles. 

mercredi 7 mai 2014

Un road trip nordique, de Tadoussac à Sept-îles

Retour cette fois-ci au printemps 2013, entre le 28 mai et le 3 juin. Une de mes amies était en vacances et a mentionné son souhait de me rendre visite sur la Côte-Nord. J'étais si enchantée (cela n'arrive pas souvent, lorsqu'on reste loin de la maison) que je lui ai proposé de lui faire visiter la région.
 
À cette époque, j'avais très peu de suppléance et j'avais presque fini mon petit contrat de 6h semaine. Par conséquent, j'avais beaucoup de disponibilités.  Le 28 mai vers l'heure du midi, je suis donc partie de Sept-Îles pour aller chercher mon amie au traversier de Forestville. Comme je n'étais pas pressée de revenir à Sept-Îles, je lui ai proposé de passer la première nuit à Forestville. Nous avons donc pris une chambre de motel et sommes parties à Sacré-Coeur Saguenay à la recherche d'un chalet que nous prévoyions louer avec d'autres amies l'automne suivant.
 
C'est ainsi que nous avons découvert le magnifique hameau de l'Anse-aux-Roches, donnant sur le fjord du Saguenay. Nous avons assisté au coucher de soleil avant d'aller souper à Tadoussac et de revenir à Forestville pour la nuit.
 
 

Le lendemain, j'étais en congé, ce qui fait que nous avons pris notre temps sur la route entre Forestville et Sept-Îles.
 
Nous sommes arrêtées aux Îlets-Jérémie :
 
 
À la rivière Papinachois:
 
 
Au quai de Ragueneau :
 
 
Au parc régional de la Pointe-aux-Outardes:
 
 
À Baie-Comeau pour déjeuner au Boucanier.
 
Au superbe panorama entre Baie-Comeau et Franquelin :
 


 À Franquelin :
 
À Baie-Trinité :
 
 
Et à Pointe-aux-Anglais :