Justement, quand je disais que rien n'arrive pour rien...
Le stage que j'ai dû abandonner pour des raisons personnelles à la fin de l'été 2010 ne me plaisait pas du tout. J'avais rencontré l'enseignante en juin et elle m'avait inspiré confiance, mais la clientèle de sa classe me faisait énormément peur. C'était une classe d'enfants en troubles graves de comportement. J'avais vu les élèves aussi, qui ne m'avaient pas semblé si pire que cela, mais quand elle m'avait fait visiter les locaux où elle était parfois forcée de les confiner, j'avais un peu perdu la tête. Le plâtre sur les murs était tout défait, et rien n'était laissé à la portée des enfants, de façon à ce qu'ils ne puissent pas se blesser.
Douce et sensible comme je suis, je savais que ce stage risquait de virer en catastrophe. La gestion de classe et la gestion des comportements sont déjà mes gros points faibles. Mon côté rationnel me disait que ce serait la meilleure façon pour moi d'apprendre, mais j'avais tellement peur !
Finalement, les événements qui m'ont forcée à quitter mon stage se sont produits et je me suis dit que j'étais vraiment trop dans une période d'hypersensibilité pour me « frotter » à des troubles graves du comportement. Par conséquent, j'ai eu droit à un mois supplémentaire de vacances pour me remettre sur pied, et aussi pour dire adieu à ma mamy chérie qui s'est soudainement mise à dépérir.
Quand j'ai connu mon milieu de stage pour mon stage trois à l'hiver dernier, j'ai été complètement découragée. Depuis mon tout premier stage que je demande à être placée en dénombrement flottant. Le stage un est dans une classe spéciale, le stage 2 au secondaire, on me place d'abord en dénombrement flottant pour le stage trois mais l'enseignante tombe enceinte, puis on me place dans une classe spéciale pour les troubles graves du comportement ! J'abandonne, et on me replace... encore dans une classe spéciale ! Le comble ! En plus, c'est encore à Mont-Joli, à trente minutes de route. Je rencontre l'enseignante et ses élèves... et ça ne clique pas du tout, mais pas du tout ! Le temps des fêtes passe, et je stresse, appréhendant le pire. Le stage commence et tout va mal. Je suis tellement intimidée par mon enseignante associée que je n'arrive pas à bien communiquer avec elle. Je ne sais pas à quoi elle s'attend de moi, et elle ne me dit rien si je ne lui pose pas de questions. Puis arrive finalement la mi-stage, avec l'évaluation formative qui l'accompagne. J'ai ENFIN l'occasion de savoir ce qu'elle pense de moi ! Cette évaluation a été un coup dur pour moi, parce que mon associée m'a évaluée très sévèrement. Mais je me suis resaisie et j'ai foncé, parce que je savais finalement qu'elle s'attendait à ce que je prenne beaucoup plus de place dans la classe. Finalement, la deuxième partie du stage s'est super bien passée. J'ai fait de gros progrès et j'ai réussi à me faire beaucoup mieux apprécier de mon associée. Elle et son éducatrice m'ont même invitée à dîner lors de mon avant-dernière journée de stage (c'était aussi ma fête) et elles m'ont donné un certificat cadeau pour la librairie. Je ne soupçonnais même pas que mon associée avait deviné ma passion pour la lecture ! C'est qu'elle me connaissait et m'appréciait beaucoup plus que je ne le pensais...
Finalement, je n'ai pas complètement coupé le cordon avec mon milieu de stage, puisque je m'y rends encore au minimum un après-midi par semaine pour donner un coup de main et voir les élèves que j'adore. Je compte d'ailleurs vous reparler de la classe bientôt. Mais là, je m'égare...
Tout ce que je voulais dire, c'est que finalement, tout s'est passé pour le mieux. J'ai abandonné un stage qui m'aurait sans doute détruite pour un presque aussi difficile mais qui m'a fait grandir et qui m'a donné énormément de confiance en moi. Avec le recul, je pense que je n'étais tout simplement pas prête à faire mon stage III en 2010. Tout est bien qui finit bien !
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