lundi 29 avril 2013

L'école du bonheur

Dernièrement, je suis tombée par le plus grand des hasards sur un vieil article de l'Actualité datant du 1er octobre 2005 rapportant les propos d'une interview de Gregory Charles à propos de l'éducation.
 
Cette lecture m'a donné la chair de poule. Cet homme est une génie, et ses paroles portent à réfléchir. Il parle entre autres de la nécessité d'entretenir la flamme des enfants, de répondre à leurs questions au moment où elles apparaissent. Il se prononce ainsi en défaveur des programmes en éducation.

 Voici donc plusieurs extraits de cet article qui m'a marqué :

« Les enfants, à moins d'avoir un quelconque handicap intellectuel, sont instinctivement curieux.»
 
« On peut tuer l'intérêt en remplaçant l'émerveillement par la nécessité d'apprendre pour avoir un job, pour s'acheter des trucs.»
 
« Un peu plus du quart des décrocheurs ne donnent aucun signe de désintérêt six mois ou un an avant d'abandonner.»
 
« L'aboutissement de l'apprentissage est instantané. Pourquoi apprendre des choses ? Parce que ça rend heureux.»
 
« Apprendre, savoir, être capable de faire mille choses, c'est connecté à notre bonheur. Réussir, ça rend heureux.»
 
«L'école ne doit pas être un système de préparation à la vie adulte. Elle doit être- peut-être la principale- source de bonheur.»
 
« En 2e secondaire, les élèves posent des questions sur le calcul différentiel et intégral. Et se font répondre qu'ils vont voir ça au cégep. Parce que c'est dans le programme... Combien de jeunes nous échappent parce qu'on ne répond pas assez rapidement à leurs questions ?»
 
« Il faut respecter le mode d'apprentissage des gens. Nous sommes comme des "machines à boules"- c'est l'une de mes petites théories sur l'éducation! On sait quand on envoie la boule. Mais une fois qu'elle entre dans le système et touche à un coussin, on ne sait plus où elle va. Quand il y a moins d'intérêt, l'éducateur doit renvoyer la boule dans le système. »
 
«Si j'étais professeur de 6e année et que je me rendais compte en septembre que mes jeunes allument sur la géographie, il est certain que je m'étalerais pas ma matière sur neuf mois ! Je les chaufferais à bloc sur ces affaires-là, jusqu'à ce que mort s'ensuive.»
 
«En 2e secondaire, on donne un cours qui va du paléolithique à la Deuxième Guerre mondiale! Pas un seul enfant ne peut s'asseoir en septembre et dire : "C'est sûr que ce sera intéressant, on va couvrir la période qui va de l'australopithèque jusqu'à la fin du régime nazi... Plus de trois millions d'années!» Ça ne marche pas. Mais assoyez-vous avec n'importe quel groupe de jeunes et demandez-leur de choisir une année. "Donnez-moi 1412 ou 846 et on va observer ce qui se passait dans le monde sur tous les plans : la société, le militaire, la religion, les sciences, tout. » Succès assuré. »
 
«Je ne crois pas qu'on demande la bonne chose au professuer en lui disant de se spécialiser dans un domaine et de suivre le programme. On devrait plutôt lui demander d'être un catalyseur. Un prof doit être un animateur dans le sens étymologique du terme : animer, "mettre de l'âme". La façon la plus efficace de transmettre une passion pour quelque chose, de transmettre du bonheur, c'est de montrer le bonheur que ça nous procure à nous. »
 
«On fait erreur si on se dit qu'il faut faire un gros paquet avec tout le monde et viser le milieu et un peu plus en bas du milieu...»
 
«Il y a un paradoxe dans notre société : on est intéressés par la réussite et, à la fois, on se ment à ce sujet : c'est pas grave, c'est pas important. Ce qui est important, c'est de suivre son propre rythme, tout ça. On se méfie des élites. Mais dès qu'arrivent les Jeux olympiques... Grand paradoxe. » 
 
 
On ne peut pas être d'accord avec tout ce qu'il dit dans l'article (certaines de ses idées sont utopiques), mais n'empêche qu'il y a de quoi réfléchir...

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