vendredi 25 avril 2014

Stage IV et suppléance

Le 19 août 2012, c'était déjà le temps pour moi de terminer mes bagages pour déménager à Sept-Îles pour commencer mon stage IV ainsi que ma nouvelle vie.
 
Ce stage de quatre mois en orthopédagogie a été déterminant dans ma vie. Même s'il a été très éprouvant pour moi émotionnellement, il m'a confirmé que j'aimais bel et bien l'orthopédagogie bien plus que les classes d'adaptation scolaire. J'ai traversé de nombreuses épreuves durant lesquelles j'ai énormément mis ma compétence en doute. De plus, mon associée ne me rassurait pas beaucoup. C'est parfois elle qui me faisait (non méchamment, je le précise) douter encore plus.
 
J'ai aussi eu des moments de gloire, notamment avec un petit garçon de deuxième année qui ne reconnaissait toujours pas ses chiffres et qui lisait avec énormément de difficulté. Ce petit a débloqué en grande partie grâce à mon travail.
 
Malheureusement, les difficultés ont pris plus d'importance pour moi que mes victoires. J'avais (et j'ai toujours) une énorme difficulté à gérer les groupes, qu'ils soient petits ou grands. J'avais aussi beaucoup de difficultés à diviser mon attention entre les élèves. Je me donnais entièrement à un élève, et pendant ce temps, les autres avaient tendance à perdre leur temps jusqu'à ce que je leur vienne en aide.
 
Je suis ressortie de mon stage pleine de doutes, mais avec la ferme intention de revenir à Sept-Îles pour le reste de l'année. J'avais bon espoir de devenir titulaire d'une classe à ratio réduit, puisque j'étais la seule diplômée qualifiée en ville pour le faire.
 
Finalement, je ne l'ai pas eu. À ma place, l'école a choisi un général d'armée (au figuré, bien sûr) non qualifié. Il faut dire que la classe était très difficile. Avec le recul, je comprends qu'ils ont pris la bonne décision, mais cela a été très difficile à admettre. Je pensais tellement l'avoir que je pensais que j'allais éviter l'étape obligée de la suppléance.
 
Finalement, je n'ai pas eu le choix. Encore là, j'ai eu de gros moments de doute et de découragement, tellement je n'ai aucun talent avec les grands groupes. Tout le monde me répétait que c'est normal en suppléance et que c'est dur, mais ils n'avaient aucune idée à quel point je perdais le contrôle avec mes groupes. Même le téléphone me confirmait mon manque de talent : il sonnait de moins en moins, alors que celui d'autres suppléantes de ma connaissance sonnait de plus en plus. Comment ne pas se décourager dans ces temps-là ?
 
Une chance que mon téléphone a sonné. Cela m'a pratiquement sauvée d'un abandon de carrière. Une école m'a appelée. Ils rajoutaient des heures en orthopédagogie pour le préscolaire et la troisième année et voulaient que ce soit moi qui le fasse. Cela m'a enfin donné la chance de me faire valoir. Les enseignants ont vu que derrière la fille qui manque de confiance et qui désorganise les classes se cache une personne qui peut aider des enfants à débloquer. J'ai entre autres eu une nouvelle victoire avec un élève un peu spécial qui n'apprenait pas à dénombrer, ni à reconnaître les chiffres.
 
J'ai aussi eu la chance de faire la connaissance d'une enseignante extraordinaire (aujourd'hui conseillère pédagogique) qui croit énormément en moi et qui vante mon potentiel auprès de tout le monde, même des directions d'école. Cette personne, ainsi qu'une autre enseignante que j'avais rencontré durant mon stage et qui se trouvait à la même école que moi après les Fêtes, ont été mes anges gardiens. Je leur en suis énormément reconnaissante.

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