Au printemps 2014, je me suis rendue dans un village reculé pour rendre un service à une amie qui n'avait pas de transport pour aller visiter sa mère.
J'y ai découvert une femme épatante et différente de toutes celles que j'ai pu connaître jusqu'à maintenant. Une femme qui en connaît un rayon en matière de jardinage, de couture et de cuisine. Une femme accomplie qui aiderait les gens à modérer leurs jugements à l'égard des personnes sur l'aide sociale si seulement elle était connue.
Car elle vit de l'aide sociale. Elle a élevé huit enfants presque entièrement seule, dont plusieurs ayant des problèmes de santé mentale. Elle vit dans une petite maison loin de toute civilisation, sans voiture ni moyens de se rendre à l'extérieur. Cette femme vit presque exclusivement de ce que produit son jardin. Elle produit son propre tofu avec son propre soya et connaît un remède naturel pour presque tous les maux. Si nous étions à peine quelques centaines d'années plutôt, on la prendrait probablement pour une sorcière.
Je suis repartie de cette première visite les mains pleines de pots de légumes et fruits maison et la tête pleine de nouvelles idées, que ce soit pour le tricot, la cuisine ou le jardinage. Elle m'a donné profondément donné envie de moi aussi m'acheter un petit lopin de terre et d'en vivre jusqu'à ce que mon corps ne me le permette plus. Comment mieux s'occuper de notre planète ? Mais soyons réalistes : je mourrais avant de réussir à vivre de ce que je produis.
J'y suis retournée quelques mois plus tard, à la fin de l'été, alors qu'elle récoltait plusieurs légumes de son potager. J'y ai vu des légumes que personne d'autres à ma connaissance est capable de cultiver sous notre latitude. J'y ai découvert des fruits et des légumes que je ne connaissais pas, dont un mini melon au goût de concombre. Et je suis repartie avec plusieurs plants pour le jardin de papa.
Vraiment, cette dame est inspirante. Elle n'a peut-être jamais travaillé pour la société (excepté bien sûr en élevant plusieurs enfants qui eux, travaillent dans la société), mais elle a vécu de façon presque totalement indépendante, en s'organisant avec les moyens du bord.
Pour moi, c'était un retour dans le temps en même temps qu'un rêve pour le futur. J'y retournerai sans doute pour me ressourcer aussi souvent que ça me sera possible.
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