Je ne pense pas avoir déjà parlé de mes difficultés à contrôler mon poids sur ce blogue. Si j'ai décidé d'en parler aujourd'hui, c'est parce que pour la première fois de ma vie, j'ai réussi à perdre plus de dix livres.
Depuis toujours, j'ai un surplus de poids. Bon, il est pas énorme, mais assez gros pour être embarassant. J'ai longtemps essayé d'éviter les régimes et les pilules miracles, mais j'ai cédé en mai dernier. Mais avant de vous parler de quoi il s'agit, laissez-moi vous mettre en contexte.
Jusqu'à aujourd'hui, mon meilleur espoir de perte de poids a été les deux ans où j'ai fait de la compétition en badminton, soit en 2005 et 2006. Je m'entraînais intensivement un minimum de six heures par semaine, allant parfois jusqu'à 12 heures, non seulement au badminton, mais aussi en salle et en éducation physique. Parallèlement à cela, j'ai été voir une nutritionniste qui m'a donné de nombreux conseils en matière d'alimentation. J'ai donc suivi le guide alimentaire canadien et me suis entraînée régulièrement pendant deux ans, tout cela pour une mince perte de dix livres. Autant le dire, j'étais découragée, même si j'étais fière d'avoir réussi à perdre du poids pour la première fois depuis toujours.
Par la suite, j'ai terminé mon cégep et j'ai déménagé à Québec pour mes études en psychologie où je n'avais ni le temps, ni la volonté de m'entraîner, puisque je ne connaissais plus personne qui soit ni trop fort, ni trop faible pour jouer régulièrement au badminton contre moi. J'étais tellement triste de ne plus pouvoir jouer, vous n'avez pas idée ! J'en suis toujours peinée aujourd'hui, d'ailleurs. Cette année-là, j'ai marché autant que je pouvais, mais je n'en avais que rarement le temps tellement mes études étaient exigeantes. J'ai cependant réussi à continuer à m'alimenter correctement.
Puis, j'ai abandonné mes études de psychologie et je suis revenue chez mes parents. La bonne bouffe de ma maman m'avait tellement manqué que j'ai tranquillement commencé à ne plus faire attention, jusqu'à retomber dans mes vieilles habitudes. Heureusement que j'étais en année sabbatique à ce moment-là, car au moins j'ai pu continuer à marcher régulièrement. Jusque-là, donc, les dégâts n'étaient pas trop étendus.
Mais l'année suivante, je suis entrée chez Telus et j'ai commencé mon baccalauréat en adaptation scolaire. Là, j'ai été quatre ans de temps à devoir jongler avec le temps. Céduler les travaux d'équipe, me rendre au travail, donner mes quarts de travail trop nombreux, courir entre le travail et l'université, faire mes travaux... J'en avais juste trop sur les bras et je m'en suis remise au café et aux pâtisseries pour tenir le coup. Cela a été mon coup de grâce. J'ai commencé à mal m'alimenter et je ne m'entraînais presque plus.
Cet hiver, en terminant mon stage, je pesais 187 lbs (par rapport à 148 à la fin de mes deux années de badminton). J'avais donc pris prêt de quarante livres petit à petit, sans que j'en prenne connaissance. Je commençais à avoir de sérieuses difficultés à m'acheter jeans, la graisse se stockant toute dans mes fesses et dans mes cuisses. J'étais déprimée et fatiguée. J'approchais dangereusement du 190 lbs, et donc du 200 lbs, ce qui dans ma tête était le point de non retour. J'ai donc relevé mes manches, et début mars j'ai recommencé à marcher régulièrement et longtemps. J'ai perdu un premier dix livres au bout de deux mois, mais j'ai été plusieurs semaines à ne plus perdre de poids après cela. J'avais déjà atteint un plateau que je n'étais pas capable de surpasser et je commençais à me décourager.
C'est alors que j'ai eu mon rendez-vous annuel avec mon médecin. Je lui ai parlé de ma volonté de perdre du poids et de ma difficulté à y parvenir. C'est alors qu'il m'a proposé de l'aide. Il m'a prescrit Xenical, un médicament dont l'action empêche le gras ingéré de se stocker dans le corps. En gros, toutes les matières grasses que tu ingères passent directement dans les toilettes. Combiné à une diète légère et à un entraînement d'environ une heure par jour, il me permettrait d'atteindre un poids de 150 lbs en neuf mois si je le prenais tel que prescrit.
Comme je suis consciente que ces médicaments peuvent créer un effet rebond quand on cesse leur utilisation, j'ai longuement hésité avant de la prendre, d'autant plus que ces pilules coûtent très cher et que je savais que je ne serais plus très riche dans quelques mois. Finalement, mon découragement et les encouragements de ma mère ont eu raison de moi.
J'ai rapidement perdu une dizaine de livres supplémentaires grâce à ces pilules. Elles étaient très efficaces, mais elles me donnaient mal au ventre à tous les jours et je sentais de grandes pertes d'énergie malgré les multivitamines et minéraux que j'ingérais pour combler les pertes causées par Xenical. Je commençais déjà à me douter que je n'avais pas pris la bonne décision quand j'ai commencé à avoir de la difficulté à me procurer de nouvelles gélules. Dans toutes les pharmacies, la réponse était la même : à cours de stock pour une durée indéterminée. Un pharmacien m'a même dit : « mais ce médicament est interdit au Canada ! » avant de se rappeler qu'il y en avait une nouvelle version moins forte, c'est-à-dire celle que j'avais. Néanmoins, c'est la goutte qui a fait déborder le vase. J'ai décidé d'en arrêter l'utilisation graduellement et de poursuivre mes efforts en matière d'exercice et d'alimentation.
Aujourd'hui, deux semaines après avoir arrêté l'utilisation de Xenical, je suis fière de vous annoncer que je n'ai toujours pas repris de poids, malgré mes appréhensions. Je n'en ai pas non plus perdu, mais j'ai espoir qu'à force de persévérance, je vais réussir à perdre la vingtaine de livres qu'il me reste à perdre pour atteindre l'objectif fixé par mon médecin. J'en suis à 167 livres, et j'espère réussir à atteindre le poids de 150 livres, voire moins. Cependant, connaissant mon corps, je refuse de me fixer une échéance. Ça prendra le temps que ça prendra, mais j'y arriverai !
Le message que j'aimerais passer à tous ceux et celles qui comme moi sont tentés d'avoir recours à des moyens faciles de perdre du poids, c'est que cela n'en vaut pas la peine. D'une part, ces méthodes, ces régimes et ces médicaments ne vous permettent pas nécessairement de prendre de saines habitudes de vie, et d'autre part elles ont souvent des effets secondaires indésirables. Mon conseil, soyez patients, et préparez vous à changer votre vie de la bonne façon, c'est-à-dire en travaillant d'abord sur votre façon de penser et ensuite en adoptant de saines habitudes de vie !