mardi 31 juillet 2012

Une visite chanceuse au Parc du Bic

Il y a deux ans, lorsque mon amie Anne-Marie de l'Ontario est venue me rendre visite, elle était allée au Parc du Bic avec son chum pendant que je travaillais. Lorsque je l'ai vue, elle m'a raconté qu'elle avait vu des dizaines et des dizaines de phoques ainsi qu'un renard. Elle avait l'air contente, mais elle ne réalisait pas toute la chance qu'elle avait d'avoir vu autant d'animaux en une seule visite.

Ça fait des années que j'y vais et je n'ai jamais vu autant de phoques à la fois qu'elle n'en avait vu cette journée-là et je n'avais croisé de renards que très rarement, et de loin qui plus est.

Je lui ai donc expliqué cela et alors elle et son chum ont commencé à réaliser à quel point ils avaient été chanceux.

Mon tour de chance est finalement arrivé lorsqu'en mai, alors que nous revenions de notre montée du Pic Champlain. J'ai voulu montrer la ferme Rioux à mon amie Marguerite pour je ne sais plus quelle raison. Puisqu'elle n'a son permis de conduite que depuis peu et qu'elle n'avait pas beaucoup d'occasions de se pratiquer, je lui ai laissé le volant. Je me suis trompée dans mes indications et nous nous sommes retrouvées sur le chemin pour aller au camping.

Avant de pouvoir faire demi-tour, nous avons eu la chance de voir trois magnifiques chevreuils en train de se nourrir ! Ils étaient tellement habitués à la présence humaine qu'ils nous ont tranquillement laissé les observer et les prendre en photo pendant qu'ils se nourrissaient. Puis, ils sont tranquillement repartis, comme si rien n'était.
 
Voici les photos que j'ai pris sur mon cellulaire :

La seule photo que j'ai qui contient les trois chevreuils qui étaient là.
On ne les voit pas très bien, mais c'est parce que l'auto était encore loin !
On ne pensait pas pouvoir s'approcher plus sans qu'ils s'enfuient...
Un des chevreuils qui se nourrit...

Et enfin un qui daigne me regarder !

Mise en forme et perte de poids

Je ne pense pas avoir déjà parlé de mes difficultés à contrôler mon poids sur ce blogue. Si j'ai décidé d'en parler aujourd'hui, c'est parce que pour la première fois de ma vie, j'ai réussi à perdre plus de dix livres.

Depuis toujours, j'ai un surplus de poids. Bon, il est pas énorme, mais assez gros pour être embarassant. J'ai longtemps essayé d'éviter les régimes et les pilules miracles, mais j'ai cédé en mai dernier. Mais avant de vous parler de quoi il s'agit, laissez-moi vous mettre en contexte.

Jusqu'à aujourd'hui, mon meilleur espoir de perte de poids a été les deux ans où j'ai fait de la compétition en badminton, soit en 2005 et 2006. Je m'entraînais intensivement un minimum de six heures par semaine, allant parfois jusqu'à 12 heures, non seulement au badminton, mais aussi en salle et en éducation physique. Parallèlement à cela, j'ai été voir une nutritionniste qui m'a donné de nombreux conseils en matière d'alimentation. J'ai donc suivi le guide alimentaire canadien et me suis entraînée régulièrement pendant deux ans, tout cela pour une mince perte de dix livres. Autant le dire, j'étais découragée, même si j'étais fière d'avoir réussi à perdre du poids pour la première fois depuis toujours.

Par la suite, j'ai terminé mon cégep et j'ai déménagé à Québec pour mes études en psychologie où je n'avais ni le temps, ni la volonté de m'entraîner, puisque je ne connaissais plus personne qui soit ni trop fort, ni trop faible pour jouer régulièrement au badminton contre moi. J'étais tellement triste de ne plus pouvoir jouer, vous n'avez pas idée ! J'en suis toujours peinée aujourd'hui, d'ailleurs. Cette année-là, j'ai marché autant que je pouvais, mais je n'en avais que rarement le temps tellement mes études étaient exigeantes. J'ai cependant réussi à continuer à m'alimenter correctement.

Puis, j'ai abandonné mes études de psychologie et je suis revenue chez mes parents. La bonne bouffe de ma maman m'avait tellement manqué que j'ai tranquillement commencé à ne plus faire attention, jusqu'à retomber dans mes vieilles habitudes. Heureusement que j'étais en année sabbatique à ce moment-là, car au moins j'ai pu continuer à marcher régulièrement. Jusque-là, donc, les dégâts n'étaient pas trop étendus.

Mais l'année suivante, je suis entrée chez Telus et j'ai commencé mon baccalauréat en adaptation scolaire. Là, j'ai été quatre ans de temps à devoir jongler avec le temps. Céduler les travaux d'équipe, me rendre au travail, donner mes quarts de travail trop nombreux, courir entre le travail et l'université, faire mes travaux... J'en avais juste trop sur les bras et je m'en suis remise au café et aux pâtisseries pour  tenir le coup. Cela a été mon coup de grâce. J'ai commencé à mal m'alimenter et je ne m'entraînais presque plus.

Cet hiver, en terminant mon stage, je pesais 187 lbs (par rapport à 148 à la fin de mes deux années de badminton). J'avais donc pris prêt de quarante livres petit à petit, sans que j'en prenne connaissance. Je commençais à avoir de sérieuses difficultés à m'acheter jeans, la graisse se stockant toute dans mes fesses et dans mes cuisses. J'étais déprimée et fatiguée. J'approchais dangereusement du 190 lbs, et donc du 200 lbs, ce qui dans ma tête était le point de non retour. J'ai donc relevé mes manches, et début mars j'ai recommencé à marcher régulièrement et longtemps. J'ai perdu un premier dix livres au bout de deux mois, mais j'ai été plusieurs semaines à ne plus perdre de poids après cela. J'avais déjà atteint un plateau que je n'étais pas capable de surpasser et je commençais à me décourager.

C'est alors que j'ai eu mon rendez-vous annuel avec mon médecin. Je lui ai parlé de ma volonté de perdre du poids et de ma difficulté à y parvenir. C'est alors qu'il m'a proposé de l'aide. Il m'a prescrit Xenical, un médicament dont l'action empêche le gras ingéré de se stocker dans le corps. En gros, toutes les matières grasses que tu ingères passent directement dans les toilettes. Combiné à une diète légère et à un entraînement d'environ une heure par jour, il me permettrait d'atteindre un poids de 150 lbs en neuf mois si je le prenais tel que prescrit.

Comme je suis consciente que ces médicaments peuvent créer un effet rebond quand on cesse leur utilisation, j'ai longuement hésité avant de la prendre, d'autant plus que ces pilules coûtent très cher et que je savais que je ne serais plus très riche dans quelques mois. Finalement, mon découragement et les encouragements de ma mère ont eu raison de moi.

J'ai rapidement perdu une dizaine de livres supplémentaires grâce à ces pilules. Elles étaient très efficaces, mais elles me donnaient mal au ventre à tous les jours et je sentais de grandes pertes d'énergie malgré les multivitamines et minéraux que j'ingérais pour combler les pertes causées par Xenical. Je commençais déjà à me douter que je n'avais pas pris la bonne décision quand j'ai commencé à avoir de la difficulté à me procurer de nouvelles gélules. Dans toutes les pharmacies, la réponse était la même : à cours de stock pour une durée indéterminée. Un pharmacien m'a même dit : « mais ce médicament est interdit au Canada ! » avant de se rappeler qu'il y en avait une nouvelle version moins forte, c'est-à-dire celle que j'avais. Néanmoins, c'est la goutte qui a fait déborder le vase. J'ai décidé d'en arrêter l'utilisation graduellement et de poursuivre mes efforts en matière d'exercice et d'alimentation.

Aujourd'hui, deux semaines après avoir arrêté l'utilisation de Xenical, je suis fière de vous annoncer que je n'ai toujours pas repris de poids, malgré mes appréhensions. Je n'en ai pas non plus perdu, mais j'ai espoir qu'à force de persévérance, je vais réussir à perdre la vingtaine de livres qu'il me reste à perdre pour atteindre l'objectif fixé par mon médecin. J'en suis à 167 livres, et j'espère réussir à atteindre le poids de 150 livres, voire moins. Cependant, connaissant mon corps, je refuse de me fixer une échéance. Ça prendra le temps que ça prendra, mais j'y arriverai !

Le message que j'aimerais passer à tous ceux et celles qui comme moi sont tentés d'avoir recours à des moyens faciles de perdre du poids, c'est que cela n'en vaut pas la peine. D'une part, ces méthodes, ces régimes et ces médicaments ne vous permettent pas nécessairement de prendre de saines habitudes de vie, et d'autre part elles ont souvent des effets secondaires indésirables. Mon conseil, soyez patients, et préparez vous à changer votre vie de la bonne façon, c'est-à-dire en travaillant d'abord sur votre façon de penser et ensuite en adoptant de saines habitudes de vie !

Les élèves de mon stage III

En plus de vous parler de mon expérience générale de stage lors de mon stage 3, j'avais aussi envie de vous présenter les élèves de la classe qui m'ont tous marqué à leur manière et qui m'ont aussi énormément appris.

Par leurs difficultés de nature complètement différente de même que par leurs différences de maturité et de niveau de scolaire, ils m'ont amené à me dépasser et à user de toute mon imaginer pour arriver à trouver des activités qu'ils pourraient tous faire ensemble et qui en même temps permettraient de développer les compétences prescrits par le programme de formation de l'école québécoise.

Commençons par les garçons, qui n'étaient que deux dans la classe.

Le premier, que j'appelerai S.M., était un grand garçon de douze ans au physique d'un garçon de son âge et au développement intellectuel beaucoup moins avancé. Il a reçu le diagnostic de déficience intellectuel, qui prime celui de dyslexie. Cependant, même s'il n'en a pas reçu le diagnostic, c'est avec sa dyslexie beaucoup plus qu'avec sa déficience intellectuelle qu'il fallait composer au quotidien. À douze ans, S.M. avait toujours le niveau de lecture d'un élève faible de première année. Je suis convaincue qu'il pourrait être rendu beaucoup plus loin en lecture aujourd'hui s'il avait eu le soutien de sa famille qui le néglige énormément. Cela me crevait le coeur de toujours le voir sale, sans collection et le ventre creux. À son âge, on a besoin de manger (et beaucoup à part de cela) pour arriver à se concentrer à l'école !

Le deuxième garçon est S.T. Il était dans la classe de mon enseignante associée et de son éducatrice depuis six ans et ne lisait toujours pas. S.T. a aussi reçu le diagnostic de déficience intellectuelle moyenne. Il a onze ans mais en paraît six ou sept seulement Il est mignon comme tout, mais grognon. Il a depuis longtemps perdu tout intérêt pour l'école, car il comprend très bien que ce que l'on s'acharne à lui enseigner est au-dessus de ses capacités. S.T. a quitté la classe avant la fin de mon stage quand il a déménagé avec sa mère. Nous avons fait la découverte qu'il y avait des problèmes de violence dans sa famille.

Maintenant, je vais vous parler des quatre filles du groupe.

R.A. est une autre fille dont la vie a été parsemée de difficultés. Elle a eu la malchance de naître dans la rue. Peu après sa naissance, elle a eu la méningite qui l'a presque laissée dans l'état d'un légume. Elle ne pouvait plus marcher, elle a perdu une grande partie de sa vision périphérique et souffre maintenant de déficience intellectuelle. Comme ses parents ne pouvaient s'occuper d'elle, elle a été adoptée par une famille qui s'occupe très bien d'elle. Ils lui ont fait faire des séances de physiothérapie qui lui ont sauvé la vie. Aujourd'hui, R.A. peut marcher et même courir presque normalement. Toutefois, sa famille vit toujours comme au XIXe siècle. Elle vit dans la plus grande pauvreté et ses connaissances en matière d'informatique et de télévision frôlent zéro. Cela fait d'elle la risée des élèves, d'autant plus qu'elle ferait n'importe quoi pour se faire des amis. R.A. a un coeur d'or. Elle veut aider tout le monde, dans n'importe quelle circonstances, même lorsque ce n'est pas approprié. Par conséquent, elle se trouve à se mêler de ce qui ne la regarde pas, notamment en faisant la discipline quand l'enseignant laisse passer certaines choses. Cela lui met malheureusement aussi les enseignants à dos, ce qui est vraiment dommage car cette fille a vraiment de bonnes intentions.

R. est l'une des rares personnes de la classe d'avoir la chance d'être né dans une bonne famille. Ses deux parents sont toujours ensemble et s'occupent magnifiquement bien d'elle et de son frère. De plus, contrairement à la majorité des parents, les siens ont des attentes réalistes à l'égard de ce que peut accomplir leur fille. R. a également reçu le diagnostique de déficience intellectuelle, mais comme pour S.M., c'est une autre problématique qui domine. Même si elle n'en a pas reçu le diagnostic parce qu'il est englobé par celui de d.i, R. souffre définitivement de dysphasie et de dyspraxie, ce qui rend son langage pratiquement incompréhensible pour celui qui ne la connaît pas bien. À huit ans, elle ne lit toujours pas, mais elle surprend souvent par ce qu'elle peut accomplir. C'est une petite fille extrêmement affectueuse et enjouée. C'était un véritable bonheur que de la côtoyer au quotidien !

M., quant à elle, est autiste. Elle a de terribles de beaux yeux qui captivent tout le monde et qui leur fait oublier qu'il faut demeurer ferme pour obtenir des résultats avec elle. M. est le cas d'autisme le plus impressionnant que j'ai côtoyé, plus que tous ceux qui se trouvaient dans la classe de mon premier stage. Elle présente presque toutes les caractéristiques de l'autisme et de façon très développée. Elle fait énormément d'écholalie, ses sujets de préférence étant la Guerre des clans et les avis de décès à la radio. M. adore chanter, et elle a beaucoup de talent pour ses huit ans. Elle adore aller dans le snoezelen. Comme travailler avec elle demande une très grande connaissance de l'autisme, elle est toujours accompagnée d'une éducatrice. C'est pourquoi je n'ai que très peu travaillé avec elle au cours de mon stage. Je peux toutefois vous dire qu'elle me surprenait à tous les jours, souvent en positif mais aussi souvent par son petit caractère !

Finalement C. C. est un véritable rayon de soleil, celle qui pourrait en apprendre à tout le monde en ce qui concerne l'optimisme et la bonne volonté. C. est un cas lourd de paralysie cérébrale. À huit ans seulement, elle est déjà depuis longtemps en chaise roulante et ne contrôle que très peu les mouvements de ses mains. Elle n'a pas non plus de contrôle sur la production de sa salive et ne peut pas parler. Elle a aussi une déficience intellectuelle, bien que non diagnostiquée parce que ses parents refusent de la faire évaluer. L'ensemble de ces caractéristiques fait en sorte que de nombreuses adaptations doivent être apportées afin qu'elle fasse des apprentissages. Malgré les efforts acharnés de son éducatrice et de mon enseignante, ses progrès ne sont pas constants. Ce qu'elle paraît savoir un jour est complètement oublié le lendemain ou effacé par les nouvelles connaissances qui s'ajoutent. À cause de cela, elle n'arrive ni à lire, ni à compter. Toutefois, C. ne lâche jamais et attaque chaque tâche avec bonne humeur et volonté. Elle sourit toujours et ricane au moindre clin d'oeil qu'on lui fait. En deux mois à la côtoyer, je ne l'ai jamais vue triste ou fâchée. Quand je trouverai ma vie difficile à l'avenir, je me rappelerai toujours d'elle comme d'un exemple à suivre.

lundi 23 juillet 2012

Mon choix : Sept-Îles

En janvier, lorsque j'ai dû remplir mon formulaire de demande de stage, j'étais dans un de ces dilemmes...

Tout au long de mon baccalauréat, j'ai hésité entre deux régions, une proche de chez moi et une beaucoup plus loin. J'hésitais entre la Matapédia, où j'ai appris qu'il manque tellement de suppléantes que les concierges sont parfois pris pour remplacer les enseignantes malades, et la Côte-Nord, une région que j'adore et où je sais que le besoin se fait pressant.

Cela aurait été tellement plus facile de choisir la Matapédia : j'aime la région, j'y ai des amis, ça ne fait pas trop de route pour rejoindre ma famille et mes amis à Rimouski, et je ne serais pas complètement isolée l'hiver à cause du fleuve. J'aurais eu aussi quand même régulièrement l'occasion de faire des escapades à Québec, alors qu'en étant à Sept-Îles cela devient beaucoup plus difficile à cause des distances.

Toutefois, ma première idée c'était la Côte-Nord et je refusais d'en démordre. J'avais même envie d'aller à Havre St-Pierre, une petite ville pour laquelle j'ai eu un coup de foudre quand j'y suis allée en 2007. Mais là, ça commençait à être loin ! Mon choix s'est donc finalement porté sur Sept-Îles, une ville plus proche et aussi plus grosse, plus semblable à Rimouski en termes de services offerts.

Croyez-moi ou non, à ce moment-là, je n'avais même pas pensé au Plan Nord. Peu après avoir pris ma décision, j'ai appris que la ville de Sept-Îles projetait de construire deux nouvelles écoles primaires dans les années à venir ! Déjà que les enseignantes en adaptation scolaire sont une denrée rare sur la Côte-Nord, j'ose croire que je n'aurai pas trop de mal à me trouver un emploi rapidement après mon stage si je décide d'y rester.

Mais qui dit ville en expansion, dit aussi manque de logement et prix exorbitants... Mais cela, c'est une autre histoire...

Pourquoi faire mon dernier stage à l'extérieur ?

Depuis le début de mes études en adaptation scolaire, j'ai en tête l'idée d'aller faire mon dernier stage à l'extérieur de la ville, et ce, pour plusieurs raisons.
D'abord, pour l'exotisme de la chose. Quand j'ai eu le guide des cours de mon baccalauréat et que j'ai découvert que j'avais la possibilité de faire mes stages aussi loin que sur la Basse-Côte-Nord, je me suis dit que cela me ferait une belle expérience que d'aller travailler dans une région reculée. Je n'étais pas certaine du réalisme de la chose, mais bon je n'en étais qu'aux débuts de mon parcours et cela ne fait jamais de mal de rêver !
J'ai aussi eu envie de partir pour obtenir un emploi plus rapidement en terminant mes études. Comme l'université qui offre le cours en adaptation scolaire est située dans ma ville, de nombreuses finissantes décident de rester en ville après leurs quatre années d'université, soit parce qu'elles n'ont pas envie de retourner dans leur région d'origine ou parce qu'elles se sont fait un chum à Rimouski. Cela a pour effet d'engorger le marché ici. Alors qu'un peu partout au Québec, l'offre ne suffit pas à la demande d'enseignantes en adaptation scolaire et sociale, à la Commission scolaire des Phares, il y a beaucoup plus d'offres que de postes à combler.
Puisque je n'ai pas réellement d'attaches à Rimouski, si ce n'est mes parents et mon frère, je me suis dit, pourquoi n'irais-je pas dans ces régions où les enseignantes manquent cruellement ?
En plus, en obtenant un poste rapidement à la sortie de mes études, je m'évite en partie le cauchemar des finissantes en éducation. Et j'ai nommé la suppléance. Bien entendu, je suis consciente que la suppléance apporte une expérience inestimable et que c'est payant. De plus, j'avoue que je ne serais pas fâchée d'en faire quelques mois avant d'obtenir un remplacement ou un poste. Mais je ne veux pas non plus en faire pendant des années, comme les filles qui restent à Rimouski doivent le faire. Souvent, elles ont si peu de suppléances et de remplacements qu'elles doivent se trouver un emploi à temps partiel pour survivre. Résultat : elles ne sont pas disponibles lorsqu'elles reçoivent finalement un appel.
Cependant, comme je préfère être certaine de pouvoir vivre dans une autre région que la mienne pour y faire ma vie, je me suis dit que faire un stage de quatre mois me donnerait de la latitude. En plus de me permettre de me faire connaître dans ma nouvelle région, j'aurai toujours la possibilité de retourner dans le Bas-Saint-Laurent si j'en ressens le besoin.
L'ensemble de ces facteurs m'ont amené à la conclusion que mon idée de départ de faire mon dernier stage à l'extérieur était la bonne. Restait encore à choisir où j'allais le faire...

La culture

Tout à l'heure, en lisant un document sur les compétences professionnelles que les enseignants et enseignantes du Québec doivent développer, je suis tombée sur cette citation qui m'a fortement interpellée :

« La culture ne se porte pas comme une médaille à la poitrine, mais bien comme une nourriture au creux de l'estomac. »

Javeau, 1974

Qu'en pensez-vous ?

Lettres disparues

Un article du journal L'aut journal de février 2012 m'a récemment bien fait rire lorsque je l'ai lu il y a quelques mois. Il s'intitule « La paresse du postier » et parle de ces lettres qui disparaissent de la circulation de façon inexpliquée.

En tant que correspondante assidue, je me suis souvent demandé ce qu'il est advenu de mes lettres qui ne se rendent pas à destination.

La lecture de cet article de journal m'a apporté une idée de ce qui pourrait être arrivé.

Apparemment, certains postiers sont très paresseux... Ainsi, l'article parle d'un facteur allemand qui, par paresse, a entreposé chez lui 10 000 lettres, plutôt que de les distribuer ! Toujours en Allemagne, la seule réponse d'un facteur d'origine écossaisse à la question : « Pourquoi avez-vous gardé un an de courrier chez lui au lieu de le livrer ?» a été «j'étais fatigué».

Plus près de chez nous, un facteur montréalais a conservé 120 000 pièces de courrier chez lui, parce qu'il ne livrait qu'aux rez-de-chaussée et jamais aux étages ! Il faut le faire !

Bien sûr, de nombreuses raisons pourraient expliquer ces retards et ces « disparitions »... mais j'aime à penser que mes lettres seront découvertes un jour et que mon correspondant aura la surprise de lire une lettre que j'ai écrite il y a des dizaines d'années...

7,7 %

C'est le pourcentage des postes de direction des 100 plus grandes entreprises canadiennes qui sont occupés par des femmes.

J'ai pris cette information dans le dépliant sur la journée intersyndicale des femmes que j'ai reçu lors d'une rencontre syndicale avec mon enseignante-associée au mois de février. De grands progrès ont été fait en matière d'égalité des sexes, mais cette statistique démontre que la bataille n'est pas encore terminée !

Sentier du canard

Au début du mois de mars, alors que je faisais ma première (et dernière) promenade en raquettes de l'année, j'ai fait une découverte qui m'a réellement plue ! Alors que je voulais descendre dans le bois derrière chez moi pour me rendre près de la rivière comme je le fais habituellement, j'ai découvert qu'un chemin était ouvert, et qu'il menait au sentier du canard, qui est entretenu par la même compagnie qui s'occupe des autres sentiers de la rivière Rimouski que j'affectionne tant.

Je connaissais déjà l'existence d'une partie de ce sentier, mais je ne l'avais jamais parcouru en entier ! J'ai donc décidé de le faire ce jour-là, et j'ai eu le plaisir de découvrir qu'une grande partie du sentier a été ouvert par... moi et les autres amis du quartier quand nous étions jeunes ! Nous empruntions ces pistes dans la forêt, et nous disions qu'elles étaient nos passages secrets. J'ai donc découvert ce jour-là que j'ai contribué sans le savoir, à l'ouverture d'un sentier, ou plutôt d'une piste de raquette !

J'y suis retournée en avril, en mai et en juin. Puis j'y suis retournée la semaine dernière dans l'espoir d'aller cueillir les dernières petites fraises dans le champ que le sentier traverse, mais j'ai été incapable de me rendre au sentier tellement la végétation avait poussé ! J'ai presque hâte à l'hiver prochain pour pouvoir le parcourir entièrement de nouveau !

 La fois que j'y suis allée en avril, j'ai pris une photo du petit ruisseau que longe le sentier du canard :


Petit ruisseau du sentier du canard


Cette fois-là, j'ai aussi fait une drôle de découverte rendu sur le bord de la rivière ! Des branches repoussaient directement à la basse d'un tronc complètement dévoré par un castor, ce qui donnait une drôle d'allure à l'arbre (arbuste ?) en question !


Étranges repousses

Cette fois-là, j'ai également croisé ma première couleuvre de l'année, qui se dorait la couenne au soleil ! J'ai bien failli l'écraser, imaginez ma surprise lorsqu'elle a décampé !


C'est qu'elles savent se camoufler, ces couleuvres !

J'ai fait une très longue balade cette journée-là, car je me suis rendue jusqu'à la passerelle avant de retourner chez moi. Comme chaque fois que je passe près de la passerelle ou presque, j'ai admiré le petit ruisseau qui fait son chemin jusqu'à la rivière.

lundi 16 juillet 2012

Hommage à mes grands-parents décédés

Si j'ai peu écrit sur ce blog au cours des dernières années, c'est bien sûr en grande partie parce que j'étais occupée, il y avait aussi sans doute un peu de désintérêt pour le blogging, mais c'est aussi parce que je traversais une période difficile sur laquelle je n'avais pas nécessairement envie de m'épancher.

Si je n'ai toujours pas envie de discuter de tout cela, j'éprouve aujourd'hui le besoin de parler de deux personnes que j'ai perdues qui étaient de véritables soleils dans ma vie, c'est-à-dire le père de mon père et la mère de ma mère.

Grand-papa est celui qui est disparu en premier, le 25 novembre 2009. Comme il vivait loin, je ne le voyais pas souvent et je ne peux pas dire que je le connaissais très bien. Je peux néanmoins dire qu'il était un modèle d'optimisme et de volonté. Grand-papa était une personne passionnée, un véritable amant de la vie. Toute sa vie, il a gardé la forme. Jusqu'à son cancer, il faisait beaucoup de vélo et de ski alpin. Il a même fait le tour du Lac Saint-Jean a vélo en deux jours à 76 ans (il me semble que c'était 76 ans).

Il s'est remis d'un cancer à 80 ans grâce à sa volonté hors du commun et son optimisme sans bornes. Tout au long de sa maladie, il disait, « vous allez voir, vous allez me revoir faire du vélo avant que je meure ! ». Personne n'osait y croire, mais lui y croyait réellement. J'ignore s'il a refait du vélo, mais en tout cas, il a guérit son cancer et s'est remis à la marche.

Finalement, ce n'est pas le cancer, mais la fibrose qui a eu raison de lui. Ayant travaillé à l'Alcan pendant de nombreuses années alors que les conditions de travail n'y étaient pas à leur meilleur, c'est presque un miracle qu'il ait vécu si longtemps. D'ailleurs, à ses funérailles, il n'y avait pas d'anciens collègues de travail, et ce n'est certainement pas parce que grand-papa n'était pas apprécié autour de lui. C'est parce que ses collègues étaient tous déjà décédés, et la plupart de maladies respiratoires comme lui.

J'ai aussi perdu mamy (je sais, je fais une faute, mais j'ai toujours écrit mamy de cette façon et c'est une façon pour moi de la distinguer des autres mamies !) le 1er octobre 2010. Son décès a été précipité, seulement deux mois après que nous ayons appris qu'elle avait le cancer et qu'il n'y avait plus rien à faire.

J'étais beaucoup plus proche de mamy que je ne l'étais de grand-papa, puisqu'elle demeurait elle aussi à Rimouski et que je la voyais à toutes les semaines. La voir dépérir chaque jour a été pour moi l'une des épreuves les plus difficiles que j'ai traversé, car je ne reconnaissais plus la femme si douce, si aimante qu'elle avait toujours été.

Plusieurs personnes ont toujours dit que mamy était un ange, et c'est aussi comme cela que je me la représente. Jamais on entendait la moindre plainte sortir de sa bouche, même si sa vie n'était pas facile à tous les jours. Elle supportait tout avec le plus grand héroïsme, et avec la plus grande discrétion.

Elle avait aussi un don que peu de personnes possèdent. Elle écoutait. Elle écoutait vraiment ce que l'on disait, et même si elle n'essayait pas nécessairement de nous réconforter, le seul fait de se savoir écouté nous apportait la plus grande consolation qui soit.

Mamy avait aussi le don de raconter les histoires de son temps. Elle en parlait avec la plus grande passion, la nostalgie plein les yeux. Quand elle nous racontait sa jeunesse, nous nous sentions transportés dans son temps et nous avions l'impression de vivre ce qu'elle avait vécu à sa place. On lui a toujours dit qu'elle devrait écrire l'histoire de sa vie, et la publier, mais elle prétendait ne pas pouvoir transposer à l'écrit ce qu'elle racontait à l'oral. Je regrette tellement de ne pas avoir eu le temps ! Aujourd'hui, le détail des histoires qu'elle me racontait m'échappent contre ma volonté, et je ne serais plus capable de rendre cet hommage à mamy que j'ai toujours voulu lui faire.

J'espère que cet hommage lui rend tout le mérite qu'on lui doit.

jeudi 5 juillet 2012

Stage II

Pour une fille qui parlait de venir faire des articles à toutes les semaines, c'est pas trop réussi ! Mais que voulez-vous ? Pour faire changement, j'ai été très occupée ! Pendant ce temps, les sujets de billets de blog se sont accumulés.
Mais pour le moment, je remonte loin, c'est-à-dire à un billet que je désire écrire depuis novembre 2009.
Alors mon stage II s'est déroulé à l'école secondaire le Mistral à Mont-Joli dans une classe de FMSS, Formation aux métiers semi-spécialisés.
Quand j'ai appris que mon stage allait être au Mistral, c'était le drame. Non seulement je ne voulais rien savoir de faire un stage au secondaire, mais en plus on m'avait placé au Mistral, une école à la réputation très peu reluisante. Comme je suis une personne très sensible, j'avais peur de tomber sur des élèves qui sentiraient immédiatement ma sensibilité et qui tenteraient d'en profiter. Si effectivement, les élèves remarquaient que j'étais vulnérable, ils n'ont pas tenté d'en profiter pour me rendre malheureuse, au contraire. Ils m'ont adopté. Et à cette période-là de ma formation, c'est en plein de cela que j'avais besoin. Je n'ai eu aucune autorité, mais j'ai réalisé que c'était possible pour moi de me faire accepter et de travailler avec de jeunes adolescents qui ont des troubles de comportement.
J'ai aussi eu la plus merveilleuse des enseignantes associées. Une vraie perle, qui m'a toujours bien accompagnée et qui se souciait toujours de mon bien-être. Je me sentais avec elle et avec ses deux collègues comme un véritable membre de l'équipe dont les opinions et le travail compte.
Lors de mon évaluation finale, mon enseignante associée a eu de si bons mots pour moi que je suis sortie du local en pleurant de joie. Elle m'avait enfin persuadée, après un premier stage difficile, que j'étais bel et bien dans mon domaine. Bien sûr, j'avais de petites choses à améliorer, mais en gros elle m'a dit que j'avais bien ma place en enseignement. Plus tard, en voulant m'appeler, elle est tombée sur ma mère et lui a dit que j'étais un gros plus pour l'enseignement. Ça m'a tellement fait du bien d'entendre cela !
Après ce stage, non seulement j'étais maintenant convaincue que je devais rester en enseignement, mais en plus je me demandais sérieusement si, finalement, je ne ferais pas mieux de m'inscrire au profil secondaire. En effet, mon stage au primaire avait été désastreux, tandis que celui du secondaire avait été parfait !
Finalement, je me suis raisonnée et j'ai choisi le vrai profil qui me correspond mieux, c'est-à-dire le primaire. Mais je me rappelerai toujours de ce stage et du dîner surprise que les élèves ont organisé pour moi à la fin de mon stage comme une période déterminante de ma vie.