Si j'ai peu écrit sur ce blog au cours des dernières années, c'est bien sûr en grande partie parce que j'étais occupée, il y avait aussi sans doute un peu de désintérêt pour le blogging, mais c'est aussi parce que je traversais une période difficile sur laquelle je n'avais pas nécessairement envie de m'épancher.
Si je n'ai toujours pas envie de discuter de tout cela, j'éprouve aujourd'hui le besoin de parler de deux personnes que j'ai perdues qui étaient de véritables soleils dans ma vie, c'est-à-dire le père de mon père et la mère de ma mère.
Grand-papa est celui qui est disparu en premier, le 25 novembre 2009. Comme il vivait loin, je ne le voyais pas souvent et je ne peux pas dire que je le connaissais très bien. Je peux néanmoins dire qu'il était un modèle d'optimisme et de volonté. Grand-papa était une personne passionnée, un véritable amant de la vie. Toute sa vie, il a gardé la forme. Jusqu'à son cancer, il faisait beaucoup de vélo et de ski alpin. Il a même fait le tour du Lac Saint-Jean a vélo en deux jours à 76 ans (il me semble que c'était 76 ans).
Il s'est remis d'un cancer à 80 ans grâce à sa volonté hors du commun et son optimisme sans bornes. Tout au long de sa maladie, il disait, « vous allez voir, vous allez me revoir faire du vélo avant que je meure ! ». Personne n'osait y croire, mais lui y croyait réellement. J'ignore s'il a refait du vélo, mais en tout cas, il a guérit son cancer et s'est remis à la marche.
Finalement, ce n'est pas le cancer, mais la fibrose qui a eu raison de lui. Ayant travaillé à l'Alcan pendant de nombreuses années alors que les conditions de travail n'y étaient pas à leur meilleur, c'est presque un miracle qu'il ait vécu si longtemps. D'ailleurs, à ses funérailles, il n'y avait pas d'anciens collègues de travail, et ce n'est certainement pas parce que grand-papa n'était pas apprécié autour de lui. C'est parce que ses collègues étaient tous déjà décédés, et la plupart de maladies respiratoires comme lui.
J'ai aussi perdu mamy (je sais, je fais une faute, mais j'ai toujours écrit mamy de cette façon et c'est une façon pour moi de la distinguer des autres mamies !) le 1er octobre 2010. Son décès a été précipité, seulement deux mois après que nous ayons appris qu'elle avait le cancer et qu'il n'y avait plus rien à faire.
J'étais beaucoup plus proche de mamy que je ne l'étais de grand-papa, puisqu'elle demeurait elle aussi à Rimouski et que je la voyais à toutes les semaines. La voir dépérir chaque jour a été pour moi l'une des épreuves les plus difficiles que j'ai traversé, car je ne reconnaissais plus la femme si douce, si aimante qu'elle avait toujours été.
Plusieurs personnes ont toujours dit que mamy était un ange, et c'est aussi comme cela que je me la représente. Jamais on entendait la moindre plainte sortir de sa bouche, même si sa vie n'était pas facile à tous les jours. Elle supportait tout avec le plus grand héroïsme, et avec la plus grande discrétion.
Elle avait aussi un don que peu de personnes possèdent. Elle écoutait. Elle écoutait vraiment ce que l'on disait, et même si elle n'essayait pas nécessairement de nous réconforter, le seul fait de se savoir écouté nous apportait la plus grande consolation qui soit.
Mamy avait aussi le don de raconter les histoires de son temps. Elle en parlait avec la plus grande passion, la nostalgie plein les yeux. Quand elle nous racontait sa jeunesse, nous nous sentions transportés dans son temps et nous avions l'impression de vivre ce qu'elle avait vécu à sa place. On lui a toujours dit qu'elle devrait écrire l'histoire de sa vie, et la publier, mais elle prétendait ne pas pouvoir transposer à l'écrit ce qu'elle racontait à l'oral. Je regrette tellement de ne pas avoir eu le temps ! Aujourd'hui, le détail des histoires qu'elle me racontait m'échappent contre ma volonté, et je ne serais plus capable de rendre cet hommage à mamy que j'ai toujours voulu lui faire.
J'espère que cet hommage lui rend tout le mérite qu'on lui doit.
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